PIERRE-ANDRÉ BELEY, GESTALT-THÉRAPEUTE, PSYCHOTHÉRAPIE ET PSYCHOSOCIOLOGIE À STRASBOURG
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La Gestalt-thérapie est-elle une thérapie psycho-corporelle?

9/4/2018

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Cette question revient souvent à juste titre. Gestalt et psycho-corporel sont parfois amalgamés ou se retrouvent côte à côté dans les rayonnages des bibliothèques ou dans le référencement des moteurs de recherche sur internet. De plus, et notamment à Strasbourg, des instituts de formations et des praticiens proposent des thérapies mixant gestalt et techniques psycho-corporelles.
Certes le corps a une place centrale dans la théorie et la pratique de la Gestalt-thérapie mais est-elle pour autant une psychothérapie rattachée aux thérapies psycho-corporelles, issues pour la plupart de la psychanalyse reichienne ?


A priori, les gestalt-thérapeutes, même ceux très impliqués dans le travail des processus corporels dans leur pratique, ne se revendiquent pas « psycho-corporels ».
En effet, le terme même de « psycho-corporel » est en contradiction avec l'approche globale de l'être humain selon la Gestalt-thérapie : corps et esprit ne peuvent être ni séparés, ni envisagés l'un sans l'autre. Pour la théorie gestaltiste, l'humain est un « organisme » en relation constante avec son « environnement » et tout comme corps et esprit sont intrinsèquement liés, « organisme » et « environnement » le sont tout autant.
Il n'y a donc pas d'un côté le psycho- et de l'autre le corporel.
Les psychothérapeutes gestaltistes ont donc face à eux des personnes « organismes » avec toutes les dimensions qui les composent : biologique (à travers le corps : les tensions, les somatisations, les émotions...), psychique (à travers l'histoire et le vécu du sujet qui s'incarnent aussi dans le corps, l'émotionnel est d'ailleurs vécu psychiquement et corporellement) et social (dans le rapport à l'environnement au sens large, rapport qui vient s'inscrire aussi bien au niveau psychique que corporel).
Et c'est à l'expérience de relation du sujet avec son entourage que va particulièrement s’intéresser la Gestalt-thérapie : comment la personne va au contact du monde ? Reproduit-elle des situations inachevées ?
Pour comprendre l'expérience en cours (qui contient des traces du passé et des prémices de l'avenir), la parole, l'imaginaire, l'échange patient-thérapeute seront évidemment sollicités mais aussi les mouvements, les émotions.
Le vécu s'éprouve globalement et simultanément : la tristesse peut se dire évidemment mais elle s'incarne aussi dans un débit de paroles qui ralentit, une tonicité qui se perd et une posture qui tend à se recroqueviller, la faim creuse l'estomac et oblige à réfléchir pour trouver de la nourriture et donc à se mettre en mouvement.


Si la Gestalt-thérapie accorde de la place à la dimension corporelle, c'est parce qu'elle renseigne sur ce que la personne est en train de vivre, cela contribue à la prise de conscience, par exemple parfois du décalage entre ce qui est pensé et ce qui est vécu émotionnellement.
En cela, il s'agira d'explorer le plus finement possible ce qui est senti, vécu en séance sans chercher à faire autrement.
Le travail corporel, au même titre que l'élaboration intellectuelle, est une des pistes qui permet de saisir ce qui est en train de se jouer ou de se rejouer.
Cela permet de mettre à jour ce qui est désiré par la personne dans tout son être.


Les thérapies psycho-corporelles vont postuler que les traumatismes, les blocages psychologiques vont se matérialiser dans le corps (on constate bien ici la dualité corps / esprit absente en Gestalt-thérapie) et à travers des massages ou des exercices, l'objectif sera de venir à bout de ses résistances.


Ainsi, se montre une autre différence fondamentale : en Gestalt-thérapie, si des blocages sont mis à jour, il ne s'agira pas de les briser mais de comprendre à quoi ils servent ou ont servis et s'ils sont toujours utiles ou appropriés dans la situation actuelle.
La Gestalt-thérapie ne cherche pas à supprimer des mécanismes de défense qui ont eu leur utilité (et à ce titre peuvent faire partie de l'identité de la personne) et pourront peut-être encore servir mais elle cherche à explorer de nouvelles possibilités, ajustées à la nouveauté de la situation.
La créativité est donc primordiale puisque, selon la définition de Moreno, que la théorie gestaltiste, a adopté, la créativité est la capacité à apporter une réponse adaptée à une situation nouvelle ou une réponse nouvelle à une situation ancienne.










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    Pierre-André Beley, psychosociologue et Gestalt-thérapeute, praticien en psychothérapie à Strasbourg.

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