L'article de Nicolas Tenaillon revient sur l'idée de destin, et s'interroge sur ce qui nous manipule, nous conditionne.
Si la pensée occidentale a longtemps promis un avenir illimité, forcément meilleur qui reposerait sur la volonté individuelle, l'actualité récente est venue la bousculer. Un détour par l'histoire : la pensée religieuse dominante jusqu'au 18e impose le fatalisme. Les Lumières viennent un peu bousculer le tableau à la fin du 18e en défendant le libre-arbitre et un siècle plus tard, la psychanalyse vient rebattre les cartes avec une ambivalence. Si Freud postule un sujet déterminé par sa petite enfance, il développe aussi une théorie et une pratique supposées mettre l'inconscient en lumière et ainsi se détacher des conséquences, des reproductions des liens infantiles. Dans les sociétés démocratiques, le progrès techniques nous offre une grande liberté en apparence. L'accès à l'information est plus large et ouvert qu'il ne l'a jamais été mais sommes-nous plus libres pour autant? Les réseaux sociaux, les médias ne nous disent pas quoi penser mais leur omniprésence nous dicte ce à quoi nous devons penser. La philosophie existentialiste nous invite à prendre conscience de nos déterminismes pour nous en défaire, dans la mesure du possible. Il est regrettable que cet article clair et court oublie l'apport de la sociologie sur nos déterminismes hérités : notre culture, notre milieu socio-culturel vont orienter nos goûts, nos décisions. Les connaître nous aide à nous en distancier. A lire pour nous interroger sur philosophie magazine : C'est ton destin! Nos vies sont-elles écrites d'avance? https://www.philomag.com/articles/nos-vies-sont-elles-ecrites-lavance
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AuteurPierre-André Beley, psychosociologue et Gestalt-thérapeute, praticien en psychothérapie à Strasbourg. Archives
Septembre 2023
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